Extravagances
C’est à un moment exceptionnel que vous convie l’Opéra de Dijon: l’audition d’une des partitions les plus gigantesques sortie de la plume d’un compositeur, disparue pendant quatre siècles et jamais jouée en France depuis 1566… La Messe à quarante voix solistes (oui, ce n’est pas une erreur du typographe, vous avez bien lu quarante voix, chacune chantant une ligne indépendante créant un immense contrepoint) qu’Alessandro Striggio composa à la gloire des Médicis de Florence, mécènes des arts et de la musique, qu’il présenta à travers toute l’Europe créant à chaque fois l’événement. Le manuscrit tomba dans l’anonymat à la suite d’une erreur de copistes qui déformèrent le nom du compositeur et le référencèrent en messe à quatre voix, jusqu’à ce que le chanteur Dominique Visse parvînt à l’identifier il y a trente-quatre ans à la Bibliothèque Nationale. Il a fallu ensuite attendre jusqu’à ce jour pour que quelqu’un, en l’occurrence Hervé Niquet, s’attaque à cette œuvre extraordinaire et la remonte dans les conditions d’origine. Pour entourer ce qui est selon lui « la musique contrapuntique la plus immense jamais écrite en Occident entre 1500 et 2000 », le chef a choisi, outre Monteverdi, deux compositeurs qui se sont succédé au poste de Maître de Chapelle des églises Saint-Louis des Français et Sainte-Marie Majeure à Rome près d’un siècle après la monumentale messe de Striggio.
LE CONCERT SPIRITUEL
DIRECTION MUSICALE Hervé Niquet