Philharmonia Orchestra
DIRECTION MUSICALE Esa-Pekka Salonen
JUDITH, SOPRANO Michelle DeYoung
BARBE-BLEUE, BASSE John Tomlinson
Récitante Agnès Sourdillon
Chanté en hongrois, surtitré en français
Suite de l’aventure Bartók avec deux œuvres particulièrement représentatives et célèbres du compositeur. Le Concerto pour orchestre, dans lequel différents groupes d’instruments s’opposent tour à tour au reste de l’orchestre comme dans un concerto grosso du XVIIIe siècle (tels que ceux de Corelli que vous pourrez entendre en novembre) est sans doute sa partition la plus populaire. Avec cette œuvre qui explore toutes les couleurs de l’orchestre, Bartók pouvait enfin espérer voir sa musique trouver un écho en Amérique, pays de l’exil. C’était sans compter la leucémie. C’est en Hongrie avant ces années douloureuses que fut créé Le Château de Barbe-Bleue. « Mehr Licht » (plus de lumière): cette dernière phrase prononcée par Goethe pourrait être la devise de Judith, l’héroïne de l’opéra, qui, pénétrant dans le château obscur de son époux Barbe-Bleue, veut y faire entrer la lumière et ouvrir les six portes tenues fermées par le maître des lieux. Et comme chez Goethe, la lumière y est métaphore de la connaissance: c’est l’âme de Barbe-Bleue que Judith met à nue, préparant sa propre perte. Dans cette relecture philosophique du conte de Perrault, Bartók déploie une imagination sonore exceptionnelle, chaque porte ouvrant sur un nouveau monde de sons et de couleurs. Avec le Philharmonia, qui se hisse aisément parmi les meilleurs orchestres du monde, et le style acéré et sans concession d’Esa-Pekka Salonen, un concert qui constitue certainement une des meilleures portes d’entrée dans l’univers si singulier de Bartók. Laissez-vous emporter: vous aimerez Bartók!
BARTÓK Concerto pour orchestre, Sz.116
BARTÓK Le Château de Barbe-Bleue op.11, Sz.48
(version de concert)