Trio fantaisies

«Un matin, je marchais, et au moment où j’arrivai là le soleil se mit à briller entre les troncs des arbres; l’idée du Trio me vint immédiatement à l’esprit avec son premier thème.» C’est ainsi que Brahms décrit à son ami Dietrich la gestation de ce miraculeux trio lors d’une de ses promenades aux environs de Baden en 1864. Le cor fut par excellence l’instrument romantique de la nature, et cette partition qui s’ouvre aux paysages de la Forêt Noire où Brahms séjournait en est une preuve flagrante, qui magnifie ses sonorités poétiques et merveilleusement évocatrices. La formation en trio de violon, piano et cor est extrêmement inhabituelle en musique, et peu de compositeurs se sont intéressés aux alliages de couleurs et aux contrastes qu’elle permet. C’est justement en hommage à ce Trio op.40 de Brahms que Ligeti reprend cette formation en 1982, marquant une étape importante dans l’évolution de son style: harmonies épurées à base de consonances, recours à la forme de passacaille dans le dernier mouvement, tous éléments que l’on retrouve dans ces partitions contemporaines. La Sonatine d.385 est une des rares partitions laissées par Schubert pour piano et violon, deux instruments qu’il pratiqua pourtant dès son enfance. C’est donc avec plaisir que nous retrouvons Isabelle Faust, accompagnée de Teunis van der Zwart et Alexander Melnikov, dans trois œuvres rares et d’exception, qu’il faut impérativement découvrir.

VIOLON Isabelle Faust

PIANO Alexander Melnikov

COR Teunis van der Zwart

SCHUBERT Sonatine pour violon et piano en la mineur op.137 d.385
LIGETI Trio pour violon, cor et piano
BRAHMS Trio pour violon, cor et piano en mi bémol majeur op.40