musique

Le voyage d’hiver

Andreas Staier & Georg Nigl

Ce cycle de 24 lieder pour piano et voix composé un an avant sa mort, par Franz Schubert, dépasse sûrement par sa densité et son dramatisme tout ce qu’il a écrit dans le genre.

Sa lecture du Voyage d’hiver sur pianoforte en 1997 fut un instant de grâce. Pour beaucoup ce disque fut la révélation d’un monde nouveau, découverte à la fois d’un instrument et compréhension intime, par la musique, de sa singularité, de sa richesse d’expression, qui n’a rien à envier, loin de là, au piano moderne, et par-dessus tout, de son adéquation au monde de Schubert, à cette fragilité virile et poétique, à cette tendresse douce et sans illusion qui sont au cœur de sa musique. Aujourd’hui, Andreas Staier reprend l’œuvre, sur une copie d’un pianoforte de Conrad Graf, facteur viennois dont la période d’activité marquante date des années où le cycle de Schubert est composé. Années sombres pour le compositeur, qui traverse en ce début 1827 une phase profondément dépressive qui le voit travailler en secret à ce recueil sublime qui semble prendre la suite des amours fantasmées de La Belle Meunière. Mais cette fois, plus aucun panneau indicateur ne guide le voyageur, mort intérieurement, qui s’enfonce toujours plus loin dans les immensités blanches, loin des routes, la neige recouvrant jusqu’à la trace de son passage. Seule la lumière d’un souvenir heureux vient parfois rompre la monotonie du paysage immaculé et la sombre mélancolie de l’errant. Pour chanter ces moments qui sont le sommet de l’art du lied et l’expression la plus profonde des blessures du cœur, Andreas Staier a choisi Georg Nigl, membre dans sa jeunesse des célèbres Wiener Sängerknaben, et aujourd’hui l’un des barytons les plus recherchés dans ce répertoire.

Distribution

 

PIANO Andreas Staier*

BARYTON Georg Nigl

 

* piano de Edwin Beunk, copie d’après Conrad Graf

Programme

SCHUBERT Winterreise D. 911

Dates
09
Février
15:00
Durée
Non renseigné