Un Requiem allemand
Après la Neuvième symphonie de Beethoven, l’année dernière, découvrez ou redécouvrez cet autre chef-d’œuvre du répertoire lyrique et choral, le Requiem allemand de Brahms.
Un Requiem en allemand ? Le compositeur y songe depuis presque quinze ans lorsqu’il met la touche finale en 1868 à cette partition dont la genèse est extrêmement complexe. La partie la plus ancienne provient d’esquisses d’une sonate pour piano à laquelle il travaille peu après la tentative de suicide de son maître et ami Schumann. C’est à l’occasion d’un autre évènement douloureux, la mort de sa mère en avril 1865, que cette partition le hante à nouveau : si le compositeur n’en touche mot, Clara Schumann dira plus tard : « Nous sommes tous d’avis qu’il l’écrivit en souvenir d’elle, bien qu’il ne nous l’ait jamais dit expressément. » L’idée mûrit donc longtemps dans le cœur de Brahms, qui se disait non-croyant mais lisait quotidiennement la Bible de Luther. Car, si la foi ne l’habite pas, la conception tragique du monde, de l’âme et de la pensée de celui qui n’hésitait pas à dire « Je n’ai pas besoin de vous dire qu’intérieurement je ne ris jamais » ne pouvait que trouver à s’exprimer dans ces réflexions sur la mort et la vanité de l’existence humaine. Cette partition bouleversante, religieuse au plus haut point sinon liturgique, où les chœurs trouvent les accents les plus émouvants pour dire la douleur et la consolation, mettra pour l’occasion en commun les forces de l’Orchestre Dijon Bourgogne, du Chœur de l’Opéra de Dijon et du Chœur de chambre Opus 71 de Chalon.
ORCHESTRE DIJON BOURGOGNE
CHŒUR DE L’OPÉRA DE DIJON
OPUS 71
DIRECTION MUSICALE Gergely Madaras
SOPRANO Lisbeth Devos
BARYTON Roland Wood
BRAHMS Ein deutsches Requiem op. 45