Bach profane

Musique vocale, de chambre et en concert sont au programme de ce concert roborant et enjoué qui met le clavecin dans tous ses états. Le cinquième des Concerts pour divers instruments que Bach dédie au Margrave de Brandebourg le 24 mars 1721 est en effet un véritable concerto pour clavecin super-soliste déguisé, historiquement le premier. Débordant sans cesse son rôle de soutien et de basse continue, il se taille progressivement la part du lion jusqu’à cette célèbre cadence de 65 mesures où il brille seul, explosant dans un feu d’artifice d’une extrême virtuosité à la figure des autres instruments, et peut-être même à celle de son interprète ! Bach, en cette période de Köthen la plus heureuse de sa vie, libre de composer à son aise pour un prince mélomane et respectueux de son talent, invente en tous sens et donne naissance à une partition fascinante et réjouissante. De Köthen également date la dernière des sonates pour violon et clavecin, dont le centre est lui aussi dévolu au seul clavier. On ignore pour quelles circonstances il composa la cantate profane « Weichet nur, betrübte Schatten » (Dissipez-vous, ombres chagrines), si ce n’est qu’il s’agissait vraisemblablement d’un mariage, et qu’elle date de la période de Weimar, entre 1718 et 1723. En partie incomplète (le premier mouvement est fragmentaire), la Sonate pour traverso est remarquable par son finale en mouvement de concerto exubérant et joyeux.

LES DISSONANCES

CLAVECIN Brice Pauset*
SOPRANO Johannette Zommer

* Anthony Sidey copie d’après un clavecin allemand de Thuringe, anonyme

Johann Sebastian Bach (1685 – 1750)

Sonate pour violon et continuo en sol majeur BWV 1021 (1717)

I              Allegro

II            Largo

III         Allegro (Cembalo Solo)

IV         Adagio

V           Allegro

Concerto Brandebourgeois n°5 en ré majeur BWV 1050 (1721)

I             Allegro

II          Affetuoso

II          Allegro

Entracte

Johann Sebastian Bach

Sonate pour traverso et clavecin en la majeur BWV 1032

Cantate « Weichet nur, beträbte Schatten » BWV 202

I               Aria : Weichet nur, betrubte Schatten

II            Récitatif : Die Welt wird wieder neu

III          Aria : Phoebus eilt mit schnellen Pferden

IV          Récitatif : Drum sucht auch Amor sein Vergnugen

V            Aria : Wenn die Fruhlingslufte streichen

VI          Récitatif : Und dieses ist das Glucke
VII       Aria : Sich uben im Lieben, in Scherzen sich herzen

VIII    Récitatif : So wei das Band der keuschen Liebe

IX       Gavotte : Sehet in Zufriedenheit tausend helle Wohlfahrstage