Autour du Clavier bien tempéré 1

Pas de Bachfest sans Andreas Staier, le plus libre et imaginatif claviériste d’aujourd’hui. Et cette année, c’est un programme plus libre et imaginatif que jamais qu’il nous a concocté : Bach au clavier dans tous ses styles, avec les modèles, élèves et sources d’inspiration qui furent les siens, et dont il sut faire la magistrale synthèse. Place donc au Stylus Phantasticus, où liberté, caractère improvisé et fantaisie priment sur les rigueurs de la forme, avec Georg Böhm qui en fut un maître ; place à la manière italienne et à Vivaldi, dont Bach recopia et transcrivit les œuvres ; place au Style Français, que Bach put découvrir et dont il put s’imprégner lors de son séjour à Celles où régnait une cour qui n’avait d’yeux que pour Versailles, avec François Couperin ; place à la galanterie cultivée par le fils aîné, Wilhelm Friedemann, mais qui n’était pas non plus étrangère au père ; place enfin au fantastique et mélancolique Froberger, dont Bach, à dix ans, recopiait à la clarté de la lune les œuvres qu’il avait volées dans le placard de son frère aîné. Froberger qui songe aux vanités du monde face à la mort, et cette mort, Bach, orphelin à 10 ans, la connaît bien et lui fait souvent place dans son œuvre au détour d’une fugue. Et pour illustrer la maîtrise de Jean Sébastien dans tous ces styles, Andreas Staier ne pioche pas dans les 1120 et quelques numéros du catalogue BWV, mais dans une seule œuvre : les deux livres du Clavier bien tempéré, qui ne sont pas seulement des préludes et fugues dans tous les tons et demi-tons des gammes majeures et mineures, mais aussi un bréviaire de l’art de composer dans tous les styles, et dont Andreas Staier poursuit ainsi une forme d’intégrale en kit. Pour pénétrer les arcanes de ces styles divers, contradictoires et pourtant tous constitutifs au plus haut point du génie de Bach, Andreas Staier prend la parole, dans un français aussi raffiné et précis que l’est son toucher, et nous livre l’exégèse passionnante et avertie de ces pièces qu’il arpente pour nous en éclaireur.

CLAVECIN Andreas Staier*

* Anthony Sidey, copie d’après un clavecin allemand de Thuringe, anonyme

« ... durch alle Töne und Semitonia... »

John Bull

Ut, re, mi, fa, sol, la ( MB XIV/17 )

« Stylus Phantasticus »

Johann Sebastian Bach

Prélude et fugue en mi bémol majeur BWV 852 

( clavier bien tempéré, livre 1 )

Georg Böhm

Prélude, fugue et postlude en sol mineur 

Johann Sebastian Bach

Prélude et fugue en si majeur BWV 866 

( clavier bien tempéré, livre 1 ) ( 1722 )

I       Prélude

II    Fugue

« ... alla Maniera Italiana »

Antonio Vivaldi

Concerto op.4 n°6 ( RV/316 ) transcription pour clavecin

seul de Johann Sebastian Bach ( BWV 975 )

III         Gigue

Concerto op.7 n°8 ( RV/259 ), transcription pour clavecin

seul de Johann Sebastian Bach ( BWV973 )

II           Largo

Johann Sebastian Bach

Prélude et fugue en do dièse mineur BWV 873 

(clavier bien tempéré, livre 2) ( 1744 )

I             Prélude

II          Fugue

« ... und andere Galanterien... »

Wilhelm Friedmann Bach

Polonaises en fa majeur et fa mineur Falck 12/9 & 10 

( 1765 )

IX        Allegro moderato

X          Adagio

Johann Sebastian Bach

Prélude et fugue en fa mineur BWV 881 

( clavier bien tempéré, livre 2 ) ( 1744 )

I            Prélude

II         Fugue