Quatuor Artemis

Commencée sous l’égide de Mozart, Schubert et Beethoven — matières premières de l’enseignement qu’il reçoit au Conservatoire de Prague dans sa jeunesse — , puis élargissant son univers avec des influences aussi diverses que Smetana, Wagner, Liszt et bien sur Brahms, la musique de Dvořák atteint dans ses dernières années, celles du séjour américain, une plénitude, une liberté et un épanouissement miraculeux. Le langage de cet homme naturellement bon, généreux et optimiste se fait toujours plus spontané et charmeur, sans cesser pour autant d’être hautement élaboré. C’est à cette période splendide et prolifique en chefs-d’œuvre (comme la Symphonie du nouveau monde) qu’appartiennent les deux partitions de musique de chambre que nous offrent le Quatuor Artemis et Maxim Rysanov. écrit, comme ceux de Mozart, pour deux altos ( et non deux violoncelles ) le Quintette op. 97 se ressent de l’ambiance nord-américaine où séjourne à l’époque le compositeur. À Spillville, dans l’Iowa, Dvořák a l’occasion d’assister à plusieurs reprises à de petites représentations de chant et danse qu’y donne la tribu indienne voisine. Et de fait, dans maints passages de Quintette, on peut percevoir l’écho rythmique de cette expérience, cet extraordinaire sens de l’assimilation du compositeur — sens si typiquement tchèque — faisant encore une fois son œuvre. Le Quatuor op. 106, avant-dernière partition de chambre de Dvořák, mériterait autant de popularité que son frère « l’Américain », et culmine dans un adagio alliant finesse et densité dans ce qui est sans doute la plus belle page du compositeur dans ce domaine.

QUATUOR ARTEMIS

ALTO Maxim Rysanov

Dvořák Quatuor n°13 en sol majeur op. 106 |
Quintette en mi bémol majeur op. 97