Radu Lupu

Les accords de Munich de septembre 1938, par lesquels la France et l’Angleterre, en dépit des engagements pris et en l’absence de toute consultation du pays concerné, livraient 38% du territoire de la Tchécoslovaquie à Hitler, furent vécus par les Tchèques comme une trahison incompréhensible. En France, seuls deux députés non-communistes s’élèveront contre ces « accords de la honte », parmi lesquels Jean Bouhey, député de Côte-d’Or. À peine six mois plus tard, ce qui restait de la Tchécoslovaquie n’avait d’autre choix diplomatique, pour éviter une destruction pure et simple, de remettre « avec confiance le sort du peuple tchèque et du pays entre les mains du Führer et du Reich allemand » sous la forme d’un Protectorat de Bohême-Moravie. Cinq années d’asservissement et de terrible répression commençaient. C’est à la veille de ces accords qui sonnèrent le glas de l’indépendance tchèque que le très francophile Martinů mit le point final de son Concerto pour deux orchestres à cordes, piano et timbales. Cette œuvre d’une tension frénétique se fait l’écho de la course à l’abîme qui saisit alors l’Europe et affirme, selon Martinů lui-même, cette valeur «dont on commence à comprendre le prix une fois qu’on la perd : la conscience de la liberté». Pour la défendre, Vladimir Jurowski et le Chamber Orchestra of Europe sont rejoints par le légendaire et rare Radu Lupu.

CHAMBER ORCHESTRA OF EUROPE

PIANO Radu Lupu
DIRECTION MUSICALE Vladimir Jurowski

Martinů Double concerto pour cordes, piano et timbales H. 271

Mozart Concerto pour piano n°24 en ut mineur K. 491

Janáček Mládí ( jeunesse ) pour sextuor d’instruments à vent

Mozart Symphonie n°38 « Prague » en ré majeur K. 504