Der Kaiser von Atlantis
Du palais où il s’est enfermé, Overall l’Unique, Gloire de la Patrie, Bonheur de l’Humanité, et Empereur d’Atlantide, déclare dans son royaume la Sainte Guerre de Tous contre Tous : chacun, enfant, femme ou homme doit prendre les armes et combattre ! Mais La Mort ne peut plus suivre le rythme effréné du trépas industrialisé et motorisé déversé par les tanks et les flottes aériennes. Elle brise son glaive : désormais, plus personne ne mourra !
L’Empereur a beau multiplier bombes et canons, son royaume se remplit d’êtres entre vie et mort, qui aspirent à rendre enfin le dernier souffle, et son palais est assiégé par les rebelles : tous se retournent contre lui. La Mort lui apparaît alors : elle est là pour délivrer de la souffrance, pas pour en accabler les hommes. Elle reprendra son œuvre éternelle si Overall accepte d’en être la première victime…
Opéra bouleversant et radical, Der Kaiser est inséparable du contexte terrible qui l’a vu naître. Composé en 1943 par Viktor Ullmann, alors interné au camp de concentration de Terezín (Theresienstadt) — ghetto-leurre destiné à donner le change à la Croix-Rouge et où les nazis laissent se développer une vie culturelle — la représentation en sera interdite après la générale par les autorités SS. Les déportations massives d’octobre 1944 vers Auschwitz-Birkenau (où seront gazés Ullmann, son librettiste Petr Kien et l’ensemble des participants au projet) mettront un terme définitif à l’entreprise.
Mais l’œuvre ne saurait être réduite à ces circonstances macabres. En répondant au besoin impérieux de pensée, d’humour, de profondeur et de poésie de leurs compagnons d’infortune, en leur redonnant, par l’art et la culture, le statut d’êtres humains qui leur était dénié, Kien et Ullmann s’adressent à chacun de nous et à ce qui nous fait hommes : notre rapport à la beauté et à la mort, cette mort qui nous apprend «à honorer en nos frères les joies et les malheurs de la vie.»
Der Kaiser von Atlantis, oder die Todverweigerung
( L’Empereur d’Atlantide, ou la Mort abdique ), opéra en un acte op. 49
En allemand surtitré
LIVRET Petr Kien
MUSIQUE Viktor Ullmann
JEUNES SOLISTES DE L’ACADÉMIE DE L’OPÉRA DE DIJON
DIRECTION MUSICALE Mihály Menelaos Zeke
MISE EN SCÈNE Benoît Lambert
SCÉNOGRAPHIE | LUMIÈRES Antoine Franchet
COSTUMES Violaine L. Chartier
MAQUILLAGES Marion Bidaud
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Yves Lenoir
CHEF DE CHANT Nicolas Chesneau
COACH DE LIED ALLEMAND Helmut Deutsch
L’EMPEREUR OVERALL Christian Backhaus
LE HAUT-PARLEUR Jonathan Sells
LA MORT Conrad Schmitz
LE TAMBOUR Simone Eisele
ARLEQUIN Antoine Chenuet
UN SOLDAT Benjamin Alunni
UNE JEUNE FILLE COIFFÉE À LA GARÇONNE Yvonne Prentki
VIOLONS Vít Nermut, Petr Vyoral
ALTO Michaela Vyoralová
VIOLONCELLE Teodor Brcko
CONTREBASSE Jan Kořínek
FLÛTE Robert Fischmann
HAUTBOIS Jaroslava Tajanovská
CLARINETTE Karel Dohnal
SAXOPHONE ALTO Pavel Jordánek
TROMPETTE Marie Pačesová
CLAVECIN | PIANO Jan Meisl
HARMONIUM Sergey Perepeliatnyk
PERCUSSIONS Mikhail Pashaiev, Vladislav Sosna
GUITARE | BANJO Antonín Dlapa