l’auditorium


Inauguré le 20 juin 1998, l’auditorium de Dijon est l’œuvre collective des cabinets d’architecte Arquitectonica (Miami) et Bougeault–Walgenwitz (Dijon), assistés de Richard Martinet (Paris). Son acoustique, une des plus belles d’Europe, en fait un outil de travail recherché par les plus grands orchestres et chefs d’orchestres internationaux. Ses installations techniques modernes lui permettent également d’être un véritable lieu de production dans les domaines de l’art lyrique, du théâtre ou de la danse, fonction qu’il assume pleinement, en complémentarité avec le Grand Théâtre, depuis la création du Duo Dijon en 2002.

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Visite virtuelle 3D

L’Opéra de Dijon vous propose de découvrir l’Auditorium à travers une visite virtuelle en 3D : ici.

 

Architecture
  • Le bâtiment

L’auditorium se compose de deux grands volumes triangulaires, le bâtiment-socle et le bâtiment-pont, par lequel s’effectue l’entrée du public situé à 12,60 mètres au-dessus du niveau de la rue. Les façades sont recouvertes de pierre de Chassagne flammée. Un puits de lumière elliptique traverse verticalement le bâtiment-pont. Une sculpture métallique monumentale ferme la courbe le long de la cage de scène.

Le volume général du bâtiment s’inscrit dans la composition courbe qui ceinture le quartier.
L’accès se fait par un hall d’accueil qui franchit le boulevard de Champagne. De là, on dispose de vues dominantes à travers de larges parois vitrées, sur les boulevards de Champagne, Clemenceau et la place Jean-Bouhey.

La salle de spectacles permet d’accueillir jusqu’à 1611 personnes réparties en un parterre, 2 balcons et des balcons latéraux. Cette composition engendre une volumétrie limitant la profondeur de la salle. Alliée à un éclairage spécifique, elle offre la possibilité d’adapter l’ambiance et la perception de l’espace selon la nature des manifestations. L’accès se fait depuis le foyer réparti sur 2 niveaux principaux.

  • Quelques chiffres

· 50 000 tonnes de béton soit 20 000 m3
· 200 m de long de pointe à pointe
· Superficie au sol : 8 400 m2
· Superficie des niveaux fonctionnels : 15 000 m2
· Profondeur max : 9 m
· Hauteur max : 34 m pour la cage de scène
· Charpente en acier de 35 m de portée pour le bâtiment-pont
· Alimentation électrique : 4 x 1250 Kva
· Alimentation de secours : groupe électrogène de 1250 Kva

  • Générique de l’ouvrage

Montage opérationnel : Ville de Dijon
Architectes : Arquitectonica, Miami (références : Atlantis Miami, Banque Centrale du Pérou, Banque du Luxembourg...) assisté de Bougeault-Walgenwitz (Dijon) et Richard Martinet (Paris).
Conducteur d’opération : SODEREC Bureau d’étude générale, Sechaud et Bossuyt – SOFRESID
Consultant acoustique et scénographique : ARTEC, New York (références : Opéra de Birmingham, Auditorium de Lucerne et plusieurs grandes scènes dans le monde).
Eclairagiste, Observatoire n°1 (de Nanterre)
Contrôleurs techniques : SOCOTEC et VERITAS Mission OPC
Synthèse informatisée : CSPS COPIBAT (référence : Grande Arche de la Défense et Halle de la Villette).

  • Les espaces publics

Le public dispose de plusieurs accès pour monter sur le parvis : ascenseurs, escalators et escalier hélicoïdal.
L’entrée dans la salle se fait depuis 4 niveaux.

Le niveau 1,20 m dessert le parterre et le café de l’auditorium, le niveau 8 m le 1er balcon, le niveau 12,60 m le foyer haut et les balcons latéraux, le niveau 16 m le 2e balcon.

Les murs de l’ensemble des foyers sont recouverts par deux essences de bois exotiques, la makoré et l’aniègré, soulignés par des joints en laiton brossé, les sols sont composés de granit de Colombie et de marbre rouge d’Alicante.

 

Histoire
  • De 1860 à 1988...

Jusqu’en 1860, le faubourg Saint-Nicolas est un site champêtre où vivent maraîchers et pépiniéristes.
Aux portes de la ville, ces terrains sont bien situés pour accueillir l’explosion industrielle de la deuxième moitié du 19ème siècle.

De nombreuses activités s’y installent : gare Porte-Neuve, usine LACHEZE, moutarde PARIZOT, brasserie LA BOURGOGNE, etc...

Au début du 20ème siècle, l’extension du réseau des tramways départementaux exige l’implantation d’une gare, en bordure du boulevard de Champagne.

Après la seconde guerre mondiale, le remplacement rapide des tramways par des autobus rend la gare inutile. Les terrains libérés sont attribués au Génie militaire et au Palais des Expositions et des Congrès, construit en 1956.

Dans les années 60, le déplacement des activités en périphérie de la ville incite à créer une vaste zone de rénovation urbaine sur tout le secteur compris entre le Palais des Expositions et la Place de la République. Les premières études de rénovation imaginent la construction d’immeubles de grande hauteur et d’une très forte densité. Le programme, repensé, conduit à la réalisation, de 1977 à 1983, d’un quartier moderne, plus aéré, intégrant habitations, commerces, grands équipements publics et parc urbain. Le programme de réhabilitation du quartier est alors envisagé et prévoit la rénovation du Palais des Congrès et la construction de l’auditorium.

  • L’Auditorium en quelques dates

Le 14 novembre 1988, le Conseil Municipal de Dijon décide d’engager les premières études concernant la réalisation de l’auditorium.

Le 27 mai 1991, l’équipe menée par Bernardo Fort-Brescia de l’agence Arquitectonica est lauréate du concours international lancé par la Ville, devant les équipes conduites par les architectes Jourda-Perraudin, Morley, Takamatsu et Vasconi. Arquitectonica est notamment entourée d’Artec Consultant Inc..., acousticien et scénographe, et de Bougeault-Walgenwitz, architectes.

Le 30 août 1995, après une conception technique approfondie et la mise en place des marchés de travaux, le chantier débute pour une période de trois ans. La réception du bâtiment intervient fin septembre 1998. De nombreuses entreprises, 33 titulaires et près de 100 sous-traitants, auront participé à cette grande réalisation.

Le 20 novembre 1998, l’auditorium de Dijon est inauguré avec un concert de l’Orchestre National de France.

 

Une excellente acoustique

Les deux éléments fondamentaux en acoustique sont l’isolement et le traitement.
L’isolation consiste à supprimer les pollutions sonores. Des joints acoustiques verticaux ainsi que des sas, des doubles cloisons et des plots anti-vibrations isolent les différentes parties du bâtiment de l’Auditorium (accueil, salle, scène) de l’extérieur, mais aussi entre elles.

Le traitement définit la qualité de l’écoute. Une étude informatique préalable permet de concevoir, par exemple, des murs non parallèles, aux lignes brisées qui, en évitant les ondes stationnaires, créent des harmoniques. Grâce à un système de tentures mobiles, le temps de réverbération sera variable selon l’utilisation (son naturel ou amplifié) de 1,5 à 2,5 secondes.

La qualité acoustique est mise en scène par huit réflecteurs dorés qui semblent flotter, de chaque côté des spectateurs, dans un univers bleu nuit.

Ils sont mis en valeur par des "cristaux", sources lumineuses émanant de l’espace laissé entre chacun.
Les murs aux lignes brisées (Weinberg), soutenant les balcons latéraux, sont sculptés de facettes en bois exotiques, qui se déplient à la manière d’un éventail.

Un système de tentures, déployé sur les surfaces arrières et latérales de la salle, permet de l’adapter à une diffusion électroacoustique.

Des cabines de traduction simultanée en six langues sont prévues dans le cadre de congrès nationaux et internationaux. Sur scène, des tours de concert et des parois réflectives permettent d’optimiser la diffusion de la musique symphonique et des chœurs.

Les dispositifs scéniques (plateau modulable avec jeu de trappes, cintres comportant 68 perches, plafond de concert transformant la scène en volume acoustique actif) et les systèmes d’éclairage sont conçus pour présenter un orchestre symphonique avec chœurs, une formation de jazz, un opéra, ou un ballet, classique ou contemporain.

Sachant se faire discrètes, les techniques mises en œuvre permettent d’adapter entièrement la scène en un minimum de temps.

Les spectacles sont mis en scène, mais aussi mis en lumière, grâce à un dispositif tout à la fois complexe et flexible.

Les jeux de lumière créent l’ambiance et enrichissent le spectacle sans jamais se mettre en avant.

Chiffres clés
  • Le bâtiment

Il mesure 200 mètres de long de pointe à pointe.

Superficie des niveaux fonctionnels : 15 000 m2

Surface au sol : 8 400 m2

Profondeur maximum : 9 m (sous-sol) et hauteur maximum : 34 m pour la cage de scène.
Il est composé de deux volumes principaux en forme de triangles : la base, à + de 12,60 et un autre volume à + 18 m; puis la cage de scène à + de 34 m et enfin un volume courbe avec un escalier monumental.
Cela représente 50 000 tonnes de béton, soit 20 000 m3.

Le public dispose donc de plusieurs niveaux pour accéder à la salle : le foyer haut à 12,60 m qui enjambe le boulevard de Champagne, le foyer bas, à 1,20 m et deux niveaux de balcons à 8 m et 16 m.

La salle
Avec un parterre et deux balcons frontaux et deux terrasses latérales, elle est pourvue de 1600 sièges qui permettent une visibilité et une écoute optimum quel que soit leur emplacement.
Les deux modules de monte-orchestres, pouvant être équipés chacun d’une centaine de sièges, autorisent une modularité de la jauge, selon la configuration (danse, opéra, orchestre sur proscenium) de 1 400 à 1 600 places.

La scène
Pourvue d’une arrière-scène et d’une scène latérale, sa surface totale approche les 1000 m2.
Ses dimensions (18 m d’ouverture au cadre, 18 m de profondeur, 28 m sous gril) autorisent l’accueil de manifestations internationales.

La machinerie est gérée par informatique et le système d’éclairage informatisé pilote plus de 500 gradateurs.

Auditorium de Dijon © Mirco Magliocca - Opéra de Dijon