Alexandre Kantorow
Éblouissant la saison dernière dans les Concerti n° 1 et n° 2 de Brahms, Alexandre Kantorow retrouve Dijon dans un programme aussi subtil que généreux, explorant la quintessence de l’esthétique romantique.
Formidable transcripteur, Liszt s’empare en 1862 de l’une des plus poignantes cantates de Bach pour en tirer des Variations adoptant l’esprit baroque de la passacaille. Déchirant, le motif chromatique au fondement de l’œuvre est associé par Bach à la Crucifixion, avant que Liszt ne le magnifie dans la magie de son vocabulaire pianistique, entre austérité et exaltation. Parfois qualifié de « Brahms russe », Medtner démontre dès son ambitieuse première Sonate toute la complexité de son écriture, entre mélancolie élégiaque et discours puissamment architecturé. Mais le virtuose qu’il était doit aussi à Liszt, que l’on retrouve dans ses œuvres de transcripteur avec l’invraisemblable défi de la « Pastorale » de Beethoven. Comment la symphonie la plus étroitement liée aux effets orchestraux, aux couleurs instrumentales, à la palette de timbres nécessaire pour imiter l’orage, ou les chants d’oiseaux, pourrait-elle se contenir dans les limites du clavier ? Il ne reste qu’à s’émerveiller de l’inventivité lisztienne, jamais prise en défaut, et des moyens d’un interprète qui relève tous les défis !
Piano Alexandre Kantorow
Photo © Sasha Gusov
Johann Sebastian Bach/ Franz Liszt
Variations sur Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen
Nikolaï Medtner
Sonate, op.5
Ludwig van Beethoven/ Franz Liszt
Transcription de la Symphonie n° 6 en fa majeur, op.68 « Pastorale»