Quatuor Chiaroscuro
La quatuor à cordes est l’un des rares domaines aujourd’hui où la révolution des interprétations historiquement informées n’ait pas eu d’effet marquant. Peu de quatuors en effet ont franchi le pas des instruments d’époque et des principes de jeu, d’articulation, de rythme et d’accentuation qu’ont apporté les ensembles qui explorent le répertoire classique dans une démarche d’authenticité. Il est donc d’autant plus passionnant de pouvoir entendre avec le Quatuor Chiaroscuro, qui a fait sienne cette démarche, trois des plus grands classiques de la littérature du genre dans une telle perspective. C’est à son début qui offre un violent contraste entre l’atmosphère tendue et ténébreuse de l’introduction et le rayonnant ut majeur de la suite du mouvement que le Quatuor k.465 doit son surnom de «Dissonances». Ce dernier des six quatuors dédié à Haydn, fruit d’un travail acharné de Mozart aiguillonné par les réussites majeures dans ce domaine de son aîné et ami, est le plus secret du recueil, avec son andante cantabile d’un sentiment poétique très rare et l’une des plus belles inspirations lyriques du compositeur. Le Quatuor «Rosamunde» de Schubert, contemporain du cycle de La belle meunière, fut son seul quatuor édité de son vivant. Avec cette partition pleine de violence et de mélancolie, Schubert ouvre la série de ses trois derniers quatuors et accède à sa plus haute maturité. Vous aurez déjà entendu le Quatuor n°11 de Beethoven par les Juilliard en janvier, celui des Chiaroscuro vous propose une autre vision, dans la fraîcheur de la nouveauté et de la redécouverte.
Quatuor Chiaroscuro
MOZART Quatuor no19 k.465 en do majeur op.10 no6 «Les Dissonances» k.465
BEETHOVEN Quatuor no11 en fa mineur op.95 «Quartetto Serioso»
SCHUBERT Quatuor no13 en la mineur d.804 op.29 «Rosamunde»