opera

Ariane & Barbe-Bleue

Dukas

 

C’est Maeterlinck une fois encore qui inspire l’un des ouvrages lyriques majeurs de ce début de xxe siècle, trésor de la musique française à redécouvrir. Car si le Pelléas de Debussy, après avoir fait scandale, s’est inscrit au répertoire, Ariane & Barbe-Bleue, de son ami Dukas, compositeur exigeant et inspiré, reste une rareté sur les scènes internationales.

 

« D’abords il faut désobéir, c’est le premier devoir quand l’ordre est menaçant et ne s’explique pas »… Ces premières paroles prononcées par Ariane sont l’exergue de l’opéra tout entier, qui offre tout à la fois une montée vers la lumière et vers la liberté. En dédaignant les six premières portes et les trésors auxquels elles donnent accès — et qui sont pour Dukas autant d’occasions de déployer les rutilances magnifiques de son orchestre — pour se concentrer sur la septième, interdite, Ariane trouve le chemin des souterrains du château et les cinq premières femmes de Barbe-Bleue qui y sont emprisonnées. Bravant la peur de l’inconnu, elle les entraîne avec elle au-dehors. Mais elle ne peut rien contre l’enfermement mental de la servitude volontaire : seule, parce qu’elle est d’abord libre dans son esprit, elle quittera lentement le château, laissant les autres épouses dans le confort de l’obéissance aveugle.

 

Dans cette œuvre superbe, Dukas, plus encore que dans L’Apprenti Sorcier, trouve une palette orchestrale d’une richesse incroyable, aux couleurs plus franches, plus fauves, plus brillantes aussi que celle de Debussy, construite autant sur l’orchestration que sur l’opposition subtile des tonalités, et dessine une dramaturgie redoutablement efficace centrée sur le personnage principal, sa soif de liberté et d’indépendance. C’est Jeanne-Michèle Charbonnet, Isolde et Brünnhilde sur les plus grandes scènes européennes, qui incarnera ce rôle écrasant. L’occasion de retrouver la baguette de Daniel Kawka (Tristan en 2009 & Turandot en 2011) dont l’intelligence musicale qui ne sacrifie ni l’émotion ni la précision, ni l’architecture nous fait penser en musique, et l’approche sobre, poétique et sensible de Lilo Baur (Didon & Énée, 2011).

 

L’audiodescription, mise en place pour la représentation du mardi 11 décembre, est réalisée par l’association Accès Culture, à l'Opéra de Dijon.

Introduction

Ariane & Barbe-Bleue ou la Délivrance inutile,

conte en trois actes

In french

 

POeM Maurice Maeterlinck

MUSIc Paul Dukas

ORCHESTRE DIJON BOURGOGNE
CHŒUR DE L’OPÉRA DE DIJON


MUSICAL DIRECTION
Daniel Kawka
STAGING Lilo Baur
SCENOGRAPHYSabine Theunissen

Performers

STAGING ASSISTANT Mary Lousi
COSTUMES Greta Goiris
LIGHTS Gilles Gentner

CHOIR CONDUCTOR Mihály Zeke
VOCAL DIRECTOR Brigitte Clair

 

ARIANE Jeanne-Michèle Charbonnet
BARBE-BLEUE Damien Pass
LA NOURRICE Delphine Haidan
SÉLYSETTE Carine Séchaye
YGRAINE Gaëlle Méchaly
MÉLISANDE Emmanuelle de Negri
BELLANGÈRE Daphné Touchais
ALLADINE Erifili Stefanidou

Dates
07
December
20:00
09
December
15:00
11
December
20:00
Length
Non renseigné