Debussyades - Debussy | Estampes
PIANO Vanessa Wagner
Toujours le piano de Debussy avec Vanessa Wagner, une des meilleures pianistes de sa génération depuis dix ans. Au centre du concert, L’Isle joyeuse, pièce complètement inhabituelle dans l’art du compositeur : fougueuse, d’une écriture pianistique somptueuse qui ferait songer à Liszt, soulevée par le souffle du grand large. Contemporaine du long travail sur La Mer, elle reste associée, bien qu’esquissée un an auparavant, à la fuite à Jersey de 1904, lorsque Debussy quitte précipitamment sa femme Lilly et se rend sur l’île avec sa maîtresse, Emma Bardac, qui vient d’abandonner son mari et s’apprête à épouser le compositeur. Et il y a en effet dans cette partition géniale, quelque chose de cette allégresse irrésistible qui nous saisit lorsque un nouvel amour enfle nos voiles, ce soudain sentiment d’être plus en vie que jamais, débordant de feu comme un soleil éclatant.
Quel contraste avec Les Estampes des mêmes années, qui inaugurent pourtant la période de haute maturité du compositeur après Pelléas, avec leur esprit vagabond et poétique qui se laisse emporter par les pays lointains et les beautés sans cesse changeantes de la nature. « Quand on n’a pas le moyen de se payer des voyages, il faut suppléer par l’imagination » écrivait Debussy à son éditeur Durand : des pagodes orientales — le compositeur était resté fasciné par la musique javanaise lors de l’exposition universelle de 1889 — aux touffeurs des soirées andalouses vite balayées par la fraîcheur d’un bouillonnant jet d’eau, le piano se colore de sonorités jamais expérimentées auparavant.
DEBUSSY Estampes
DUSAPIN Three Etudes
DUTILLEUX Three Preludes
DEBUSSY Isle Joyeuse