Ariadne auf Naxos
Les lamentations d’Ariane, abandonnée par Thésée sur l’île de Naxos après lui avoir permis d’échapper au Minotaure, ont toujours été une source d’inspiration pour les compositeurs, du Lamento de Monteverdi à l’opéra de Richard Strauss. La version particulièrement originale qu’en offre Joseph Haydn en 1789, pour voix seule et accompagnement de pianoforte, fut de son vivant une de ses œuvres vocales les plus connues et les plus appréciées. Rossini avouait d’ailleurs en préférer l’adagio « Dove sei mio bel tesoro » à toute autre œuvre vocale de ce dernier. Et cet adagio en effet, qui n’est pas sans rappeler le « Dove sono » de la Comtesse qui ouvre le deuxième acte des Noces de Figaro de Mozart, est le cœur palpitant de cette partition qui brosse le désespoir d’une femme trahie avec une puissance d’évocation et une économie de moyens dignes du grand compositeur d’opéra qu’était aussi Haydn. Douzième des symphonies écrites par Haydn lors de son séjour à Londres, la Symphonie n°104 vient clore avec brio l’impressionnant corpus d’un compositeur qui porta le genre à son plus haut degré d’achèvement. De cet héritage symphonique, Beethoven allait se faire le continuateur, de la manière iconoclaste et prométhéenne qui était la sienne. Et si ses premières symphonies nous semblent si classiques, c’est que le temps brouille notre écoute : ses contemporains les trouvaient déjà monstrueuses. A l’écouter ainsi en regard de celle de son ancien professeur, l’originalité extrême et le langage déjà si personnel de cette Deuxième devraient nous sauter aux oreilles !
Anima Eterna Brugge
Mezzo-soprano Marianne Beate-Kielland
Musical director Jos van Immerseel
Haydn Symphony n 104 “London” in D major |
Ariadne auf Naxos, Cantata for solo voice
Beethoven Symphony n 2 in D major op. 36