Beethoven Fantaisie

Berlioz avouait dans ses critiques rédigées pour les quotidiens de l’époque préférer de loin les deux requiems de Cherubini à celui de Mozart. Et il faut admettre que cette partition, composée à la demande de Louis XVIII pour célébrer la mémoire royale de son frère, est un véritable sommet de la musique religieuse. Admiré par Beethoven et Schumann tout autant que par Brahms, ce Requiem, qui renonce aux solistes par souci d’unité musicale et dramatique, ne jouit malheureusement pas en France du respect et de la ferveur que lui témoignent nos voisins d’outre-Rhin. Sans doute le langage particulier de Cherubini, Italien influencé tout autant par Gluck que par la grande tradition instrumentale viennoise, extraordinaire contrapuntiste plus volontiers classique que cédant aux effusions romantiques, y est-il pour quelque chose. C’est donc une grande joie que nous donne le Freiburger Barockorchester en abordant ce répertoire dans lequel il excelle tout autant que dans la musique baroque. La Fantaisie pour pianoforte, chœur et orchestre qu’il nous donne ensuite à entendre est une des partitions les plus étranges de Beethoven. Y dialoguent et s’y mêlent la confidence intime — que le compositeur livre au piano — et l’appel universel et collectif du chœur, le tout irrigué et porté à une unité supérieure par un thème hymnique que vous reconnaîtrez immédiatement. Il n’est autre en effet qu’une mouture intermédiaire et déjà fermement dessinée de celui de l’Ode à la joie qui conclut la Neuvième Symphonie !

Freiburger Barockorchester

RIAS Kammerchor

Pianoforte Sebastian Wienand *

Musical director Leonardo Garcia Alarcon

* Pianoforte Edwin Beunk based on Conrad Graf, 1826

Cherubini Requiem in C minor

Onslow Symphony n 1 in A major op. 41

Beethoven Fantaisie for pianoforte, choir
and orchestra in C minor op. 80