Brahms 3

Le cycle des Symphonies de Brahms sans chef entamé en 2012 se poursuit et s’achève cette saison en deux étapes à ne pas manquer. Et tout d’abord avec cette Troisième Symphonie, peut-être la plus humaine de toutes, en ce sens qu’elle semble écrite a la mesure de l’homme, sans la tentation du sublime et de l’excès qui est de rigueur dans les œuvres qui lui sont contemporaines ( Parsifal ! ). Aussi Furtwängler pouvait-il écrire du compositeur : « Il fut le premier qui dut s’opposer en profondeur à son temps, simplement pour pouvoir faire en toute conscience ce qui allait de soi pour les générations antérieures : placer l’homme au centre de tout art et de toute réalisation artistique, l’homme toujours nouveau et toujours semblable à lui-même. » Et c’est en cela que réside le classicisme de Brahms : non un assujettissement à des formes héritées ou un refus des hardiesses harmoniques — la musique de Brahms n’a rien à envier à celle de Wagner en terme de modernité du langage, Schoenberg ne s’y est pas trompé — mais une réticence à outrepasser toute mesure humaine. Et de fait, si la Troisième, en référence à celle de Beethoven dont elle partage le chiffre, fut souvent qualifiée d’héroïque, c’est d’un héroïsme qui n’a rien de beethovénien : loin du caractère faustien de son aîné, Brahms ne cherche qu’à être lui-même, simplement et naturellement, en dépit de son temps. En regard de ce chef-d’œuvre, l’ultime quatuor d’un musicien qui sut lui aussi tracer son chemin seul et à l’écart, et une symphonie de chambre en forme de regard en arrière par celui qui fut l’inventeur d’une modernité radicale.

Les Dissonances

Les Dissonances Quartet David Grimal | David Gaillard |
Hans Peter Hoffmann | Xavier Phillips

SCHŒNBERG Kammersymphonie n 2 in E flat minor op. 38

SCHUBERT Quartet n 15 in G major D. 887

BRAHMS Symphony n 3 in F major op. 90