Chausson | Kodály
Pour leur dernier concert de la saison 14-15, Les Dissonances jouent la carte de la musique de chambre en différentes configurations. Piano et violon tout d’abord avec le Poème de Chausson, dans cette transcription pour les deux instruments écrite par le compositeur. Œuvre certainement la plus populaire de Chausson, cette partition inspirée d’une nouvelle de Tourgeniev — qui était un ami du compositeur — est une pièce profondément originale de la littérature pour violon, dont la poésie et l’aspect d’improvisation, malgré une architecture fermement dessinée, ne ressemblent à aucune autre. La Sonate pour violoncelle et piano de Kodály en deux mouvements — le compositeur la considéra longtemps comme inachevée avant d’en autoriser la publication telle quelle, sans mouvement initial — témoigne de la marque profonde laissée par la musique française du début du XXe siècle dans les pays d’Europe centrale de culture non germanique. Comme dans le Quatuor n°1 du polonais Szymanovski, l’impressionnisme français, celui de Debussy comme celui qui se fait pressentir chez Chausson, avec ses couleurs originales et ses mélanges savants de tonalités, s’y fait souvent sentir, non comme une véritable influence, mais comme un appel à la liberté, à l’originalité et à la découverte. D’originalité et de liberté, le Concert de Chausson n’en manque pas ! Si sa nomenclature — violon, piano et quatuor à cordes — se veut un hommage au concert français tel qu’il fut conçu par François Couperin au XVIIIe siècle, les harmonies fauréennes qu’il déploie sont bien de ces si fascinantes décennies musicales qui entourent l’année 1900 en France.
Les Dissonances
Piano Dénes Várjon
Szymanowski Quartet n 1 op. 37
Chausson Poème for violin and piano op. 25
Kodály Sonata for cello and piano op. 4
Chausson Concert op. 21