Elegy

L’Élégie pour chœur, ténor et piano occupe une place particulière dans l’œuvre de Janáček. D’abord, par les circonstances tragiques qui l’ont vue naître, à la suite du décès de sa fille Olga, morte à vingt-et-un ans des suites d’une fièvre typhoïde après de longues souffrances. Dans les semaines qui suivent, sur un texte écrit par une amie de sa fille, il écrit cette partition brève mais intensément émouvante. Ensuite parce que le compositeur, qui vient de terminer Jenůfa, s’est musicalement enfin trouvé lui-même, dans un langage inimitable qui rompt sereinement avec toute la tradition antérieure, se libère des formes héritées et fraye, au plus près de sa vérité, de nouveaux chemins. Cette cantate qui n’en est pas une suit une logique qui n’est plus cérébrale mais émotionnelle, et nous livre à nu la plus touchante intimité créatrice et familiale du compositeur. Antérieur de peu d’années, contemporain lui aussi du long travail sur Jenůfa, Octe nas (Notre Père), est lui aussi une œuvre hors normes. En cinq tableaux, cette étrange mise en musique de la prière chrétienne, en morave dans un pays où la langue officielle est encore l’allemand et celle de l’église, le latin, par un compositeur panthéiste pourrait être comme un galop d’essai pour la bien plus tardive Messe Glagolitique. Autour de ces précieuses pièces, Mihály Menelaos Zeke et le Chœur de l’Opéra de Dijon brossent un portrait à l’humeur vagabonde de la riche tradition chorale tchèque.

Dijon Opera Choir

Piano Maurizio Prosperi

Direction Mihály Menelaos Zeke

Works BY DvoŘÁk | Suk | Eben | MartinŮ | Janáček