Memoires
Du camp de Terezín ne nous sont pas seulement parvenus les feuillets que les compositeurs emprisonnés continuaient de noircir pour ne pas oublier qu’ils étaient, contre vents et marées, humains. Transmis eux aussi de main en main au fur et à mesure des déportations vers les camps d’extermination de l’Est comme les derniers témoins de vies livrées à l’anéantissement, ont survécu des lettres, des journaux intimes, des poèmes, parfois de mains enfantines qui veulent encore croire à l’espoir d’un nouveau printemps. Se faisant ainsi, à leur tour, une de ces mains gardiennes de la mémoire des hommes, le Quatuor Bennewitz et le Golem Théâtre s’associent pour rendre hommage à ces anonymes qui tentèrent au milieu de l’horreur de faire droit à quelques instants de bonheur, par l’écriture arrachés à un quotidien sordide et sans lendemain. Lorsqu’on demandait après-guerre au chef d’orchestre Karel Ančerl, survivant de Terezín et d’Auschwitz où il vit mourir sa femme et son enfant, comment il avait pu surmonter cette épreuve, il répondait : « Parce que je n’ai jamais perdu ma foi en l’humanité. » C’est cette foi, et d’abord cette foi en leur propre humanité, que les auteurs de ces textes adressent, par-delà les jours, à ceux qui les écoutent aujourd’hui.
Bennewitz Quartet
The Golem Theatre
READINGS Letters, diaries, poems of the deported at Terezín
MUSIC Excerpts from works written at Terezín