Wien-Brno-Prague
Štefan Veselka, qui dirigea les Czech Virtuosi l’année dernière dans Kát’a Kabanová, est aussi un éminent pianiste — on lui doit au disque notamment une remarquable intégrale des œuvres de Dvořák. Il dirigera donc cette fois au piano deux magnifiques partitions, aux antipodes de l’art pianistique l’une de l’autre. Le Concerto n° 23 de Mozart, contemporain des Noces de Figaro, contient l’un des plus purs joyaux de la musique concertante, avec son mouvement lent justement célèbre qui atteint un sommet d’expression et de poésie dans la simplicité. Page moderniste et pleine de contraste, le Concertino de Janáček est en fait une ode à la nature, que le compositeur aimait tant, dans la droite ligne de La Petite Renarde rusée. Dans cet opéra imaginaire, les cors sont des hérissons et les clarinettes des écureuils, tandis que hiboux et autre volatiles chantent à la tombée de la nuit, avant que tous ne se lancent dans une danse générale et conclusive. Plus inventif et fou que jamais, Janáček y met a profit les multiples et précises notations de sonorités naturelles qu’il inscrivait avidement dans ses carnets. Après Vienne et Brno, direction Prague et surtout le petit village de Vysoká u Příbramě à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où Dvořák fit construire sa résidence d’été et où il séjourna avec bonheur. Un bonheur qui se ressent pleinement dans cette symphonie où l’émerveillement poétique face à la nature et la joie exubérante se rencontrent à chaque page. Souvent dans l’ombre de la Neuvième, cette symphonie chantante et rassérénante est sans doute une des partitions les plus éblouissantes du compositeur.
WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791)
Concerto pour piano n°23 en la majeur K. 488 (1786)
I. Allegro
II. Adagio
III. Allegro assai
LEOŠ JANÁČEK (1854-1928)
Concertino (1925)
I. Moderato
II. Più mosso
III. Con moto
IV. Allegro
LEOŠ JANÁČEK (1854-1928)
Lašské tance (danses de Lachie), pour orchestre (extraits) (1925)
Danse n°4: Starodávný II (« Antique II »)
Danse n°3: Dymak
Entracte
ANTONÍN DVOŘÁK (1841-1904)
Symphonie n°8 en sol majeur op. 88 (1889)
I. Allegro con brio
II. Adagio
III. Allegretto grazioso
IV. Finale : Allegro ma non troppo
Musicians
Wallinger, Křivý, Lžičař, Vašta, Mik, Suková, Filová, Oračko, Staňková, Graffová violons 1
Hejl, Havlát, Víšek, Bělohlávek, Jakubcová , Jungová, Stračinová, Tyshko violons 2
Vávra, Procházka, Kuchař, Pšenica, Kulík, Kovář altos
Šabacký, Kučera, Vacková, Vach, Mitášová violoncelles
Hanák, Pokorný, Gardoň, Raisigl basses
Pomkla, Vaculová flûtes
Mrázová, Korbička hautbois
Daňhel, Zezulka clarinettes
Drápela, Jakubec bassons
Mrazík, Kubát, Zatloukal, Kovařík cors
Broda, Hojač trompettes
Pospíšil, Janda st., Janda ml. trombones
Křížek tuba
Hladík timbales